On ne compte pas les victimes de la timidité
Ce défaut, dans ses rapports avec la santé, devient un véritable péché lorsqu’il porte atteinte, d’une façon plus ou moins directe, à la santé d’autrui :
On voit des enfants souffrir parce que leurs parents hésitent à confier aux savants certaines affections dont le siège est situé dans une partie du corps dont ils ont “honte” de parler.
D’autres petits êtres ont contracté de sérieuses maladies parce que les parents avaient mis en eux la “honte” de demander les renseignements nécessaires à l’expansion des besoins naturels.
On ne compte pas les victimes de la timidité, car la plupart du temps on les ignore.
L’indifférence officielle du médecin constate que telle personne est morte de telle maladie, mais bien rarement on remonte à la cause de cette maladie, et cependant en thérapeutique il est un axiome que tous les guérisseurs devraient ne jamais oublier : “Avant” de penser à faire disparaître le mal, il faudrait d’abord rechercher la cause qui le produit afin de la faire cesser. C’est le seul moyen d’agir victorieusement.
Et le philosophe nous conte, à ce sujet, une de ces anecdotes symboliques qui donnent tant de saveur à ses préceptes :
Il y avait, dit-il, un homme possédant quelques plantations de riz qui lui venaient de son père.
Un jour, il s’aperçut que l’ivraie avait envahi le terrain et il se mit en devoir de couper les mauvaises herbes.
Mais le champ était assez vaste et cela l’occupa de longs jours ; si bien que, lorsqu’il crut avoir fini sa tâche, il s’aperçut que les parasites avaient de nouveau repoussé dans la première partie du champ.
Il se remit donc à la besogne, mais cette fois encore, au lieu d’arracher l’ivraie, au risque de saisir quelques plants de riz l’avoisinant, il se contenta de la couper, si bien qu’elle croissait à mesure.
Elle en vint bientôt à se multiplier au point que le bon grain, étouffé par les plantes étrangères, n’arriva que difficilement à s’épanouir en quelques maigres pieds de verdure.
La récolte fut misérable et, l’année suivante, les herbes nuisibles, dont on avait négligé de couper et de brûler les racines, avaient tellement multiplié et s’étaient fait une si belle part, qu’il ne restait plus une place où déposer un grain de riz.
Beaucoup de gens sont semblables à cet homme : ils s’émeuvent d’un malaise, se préoccupent vivement de le soulager, mais négligent d’en rechercher les causes et, s’ils les connaissent, ne font rien pour les supprimer ; en sorte que, malgré des soins, qui semblent éclairés, le mal continue de croître jusqu’au moment où il devient impossible de l’extirper, car il a envahi tout l’organisme, comme l’ivraie avait couvert le champ. |
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